Passoire énergétique : comment la reconnaitre et y remédier ?

Passoire énergétique : comment la reconnaitre et y remédier ?

Il peut arriver d’avoir froid à l’intérieur d’une maison, et ce, malgré que le chauffage soit fonctionnel. Dans le meilleur des cas, il s’agirait d’un dysfonctionnement du système. Ce qui pourrait vite s’arranger, afin de bénéficier à nouveau d’un meilleur confort thermique chez vous.

Par contre, si aucune panne n’est décelée et que la situation perdure, il faut réfléchir autrement. Il se pourrait que votre logement soit une passoire thermique. Comment en avoir le cœur net ? Pour avoir des éléments de réponse, lisez cet article. Vous y découvrirez également diverses options palliatives à ce phénomène.

Pouvoir reconnaitre une passoire thermique

Il existe des indicateurs simples (mais fiables) qui peuvent vous aider à savoir si votre maison est une passoire énergétique. En premier point, il faut faire attention aux factures de chauffage et d’électricité. Si elles sont trop élevées, cela devrait vous mettre la puce à l’oreille.

Ensuite, une circulation trop fréquente des courants d’air et des sensations de froid à l’intérieur d’une habitation devrait également vous inquiéter. Pareillement pour la présence de gouttelettes d’eau condensées sur les portes et fenêtres en vitre. Vous pourriez également observer un développement accru de moisissures sur les murs.

Face à tous ces désagréments, le propriétaire des lieux doit avoir le réflexe d’effectuer un audit thermique sur son bâtiment. À ce stade, le recours à un cabinet d’études énergétiques s’impose.

Muni de sa caméra thermique, le professionnel thermicien procèdera à une analyse complète du bâtiment. Le but de cette inspection est de déceler les éventuels ponts énergétiques. Et selon les résultats, vous serez mieux situé sur la situation énergétique de votre immeuble.

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À l’issue de l’inspection, le professionnel fera des recommandations au propriétaire afin que ce dernier prévoie l’exécution des travaux de rénovation énergétique. L’objectif étant d’obtenir un logement économe du point de vue énergétique. En d’autres termes, vous optimiserez le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) dudit bâtiment.

Au regard de tout ceci, il devient évident que la sortie d’un logement de son état de passoire énergétique nécessitera un important investissement. Si le coût des travaux peut être très variable selon le type de bâtiment, l’audit seul s’évalue déjà à 500, voire 1000 euros. Heureusement qu’il existe plusieurs programmes d’aide financière (étatiques ou non) dont vous pourriez bénéficier.

Réaliser des travaux de rénovation sur le bâtiment

Le premier réflexe pour sortir d’une situation de passoire thermique est d’entreprendre des travaux de rénovation globale. Si ce projet de réforme du logement est dit « global », c’est parce qu’il nécessite le recours à plusieurs spécialités du domaine de la construction.

Renforcer l’isolation entière

Très souvent, les pertes d’énergie au niveau d’un bâtiment se font à travers le toit, le plancher, ainsi que les murs. Alors pour un renforcement de votre système d’isolation, il est recommandé de travailler sur tous ces niveaux.

Côté toiture et mur, il est capital d’isoler aussi bien les surfaces extérieures que celles intérieures. En pratique, il faut optimiser l’isolation des combles, de la charpente et des sous-sols. Notez que ce travail doit se faire dans chaque pièce du logement.

Attention ! Lors des travaux, il est indispensable de veiller à ce que les ruptures de ponts énergétiques soient bien faites.

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Changer le système de chauffage

L’amélioration du système de chauffage est un levier important dans le processus de traitement d’une passoire thermique. Pour poser des actes concrets dans ce sens, il faut opter pour l’installation d’un système à énergie renouvelable.

Comme équipement, priorisez donc des chauffages de bois, un chauffe-eau doté d’une batterie solaire, une chaudière biomasse, etc. Toutefois, vous avez aussi le choix de miser sur des équipements à Haute Performance Energétique. Dans le cas d’une chaudière par exemple, vous pourriez opter pour des modèles THPE.

Dans ce projet de rénovation thermique, les équipements de ventilation doivent aussi être pris en compte. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) est priorisée dans les habitations depuis les années 1980.

Remplacer les vitrages et autres ouvrants

Notez que les portes et fenêtres ont une influence (non négligeable) sur le bilan énergétique d’un logement. Alors pour faire de réelles économies d’énergie chez soi, il faut opter pour une conception optimisée des ouvrants. De façon concrète, il faut préférer les doubles ou triples vitrages aux modèles simples.

Comme mentionné plus haut, rendre un bâtiment moins énergivore entraine de lourdes dépenses au sein des ménages. Alors pour leur venir en aide, l’État a mis en place de nombreux systèmes d’aide financière. Ceux-ci se traduisent par des allocations, des primes, ou toutes autres formes d’assistance budgétaires.

Souscrire à MaPrimeRénov

Ce programme d’aide budgétaire vise à inciter les propriétaires des bâtiments à optimiser autant que possible la performance thermique de leur bâtisse. Il se présente sous deux volets dont le premier donne droit à un bonus de sortie de passoire.

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Toutefois, certains critères doivent être remplis avant qu’un ménage puisse bénéficier de cette prime. D’abord, il faut que le logement classé au rang des passoires énergétiques ait un DPE de type F ou G. Le DPE étant le Diagnostic de Performance Energétique.

Ensuite, il faut pouvoir prouver que la rénovation entrevue permettra réellement au logis de passer à un meilleur niveau en termes d’isolation. Si ces conditions sont réunies, alors le propriétaire bénéficiera d’une allocation à hauteur de 1500 euros.

La deuxième possibilité qu’offre MaPrimeRénov  est appelée la Prime BBC. Ici, il convient de justifier que le projet de rénovation thermique favorisera l’obtention d’une certification DPE de classe A ou B. Le montant du Bonus BBC est aussi de 1500 euros. Toutefois, les bénéficiaires sont libres de cumuler ces deux types de primes.

Bénéficier d’autres aides étatiques pour la rénovation thermique

En premier lieu, on pourrait citer la fiscalité sur la rénovation énergétique. En réalité, c’est la première action d’aide gouvernementale mise en place dans le plan d’action de l’éradication des passoires énergétiques.

Ne nécessitant ni démarche administrative ni démarche juridique de la part du propriétaire, elle s’applique automatiquement à ce dernier. Il s’agit d’une réduction de la fiscalité à hauteur de 5,5 % visant à faire baisser le montant des rénovations thermiques. Tous les Français y ont droit !

Le Certificat d’Économie d’Énergie (CEE) est une autre forme de soutien financier que l’État apporte à la population française. Pour l’application de ce programme d’aide, les entreprises énergétiques sont également appelées à financer les projets d’efficacité thermique.

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Le taux du CEE est défini suivant plusieurs critères, dont le type d’actions engagées sur la rénovation d’un logement. Par ailleurs, le niveau des revenus du ménage, leur zone météorologique et la méthode de chauffage sont des paramètres qui sont également pris en compte.

Si malgré les subventions, la totalité du prix relatif aux travaux de rénovation thermique n’est pas atteinte, il faut opter pour un prêt. Dans ce cas, le crédit qui convient le mieux est l’Eco-prêt de taux zéro.

Ce programme d’aide Eco-PTZ met à la disposition de ses attributaires des modalités de remboursement fluides et sans contrainte. Avec le montant qui sera mis à leur disposition, ils pourront achever en toute facilité, les rénovations entamées.

Un programme spécial nommé   »Coup de pouce » a été mis en place pour assister les ménages vivant dans des conditions critiques. Il y a aussi la prime « Coup de pouce rénovation globale » qui permet de bénéficier de 55 % de remise sur le coût des travaux. Il s’applique pour des cas de travaux d’isolation réalisés à ces différents niveaux :

  • le ¾ (au moins) de la surface des murs extérieurs ;
  • les rampants du toit ;
  • les combles perdus ;
  • les planchers situés au niveau bas.

Il faut retenir que la valeur de cette prime a été déjà prédéfinie par l’État. Ce qui permet aux bénéficiaires de mieux évaluer les travaux entrevus, et ainsi de se mettre à l’abri des surprises de mauvais goût.

Profiter des subventions locales

Excepté les aides nationales, plusieurs autres programmes ont été développés au plan régional, départemental ou communal. Pour la population, il s’agit d’un avantage de choix entre les divers programmes d’aides. D’autre part, pour les ménages à faibles revenus, il existe la possibilité d’associer deux types d’aide. Ainsi, ils auraient de fortes chances de toucher un taux de financement à hauteur de 100 %.

Pour être mieux situé sur ce taux budgétaire, des estimations peuvent même être faites à l’avance. Celles-ci vous permettent d’avoir une idée du coût total de la subvention à laquelle vous aurez droit. Par exemple pour un cumul entre une aide locale et « MaPrimeRénov », une simulation france renov gouv peut vous être utile.

En plus d’être octroyée au plan national, la prime BBC peut aussi être offerte au plan local. Ce programme s’applique déjà dans plusieurs régions françaises où cette subvention est attribuée aux propriétaires des maisons.

En réalité, l’objectif du label BBC est d’aider les ménages à réaliser une consommation énergétique de l’ordre de 80 KWhep/m2 à l’échelle annuelle. En pratique, vous ferez une réduction de 50 % sur vos factures : cas d’une maison ordinaire.

Vous obtiendrez également un score de type A ou B sur le DPE. Toutefois, il faut garder à l’esprit que ce taux de réduction thermique peut être influencé par le climat et l’altitude du bâtiment.